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Quel statut promouvoir pour les points d’eau pastoraux au Tchad ?

Djimadoum Djalta (PASTOR) et Zakinet Dangbet (Université de N'Djaména)

Dr ZAKINET DANGBE de l’Université de N’Djaména est Enseignant-Chercheur, Faculté des Sciences Humaines. Spécialiste des questions de transhumance et de l’accès aux ressources naturelles. Terrain de recherche : Province du Batha Est et Ouest. DJIMADOUM DJALTA est Socio-pastoraliste, ancien cadre national du PHPTC, actuel responsable suivi évaluation du PASTOR.

Au Tchad comme dans les autres Pays du Sahel, le puits pastoral est au cœur du foncier pastoral. Sa gestion peut être au centre des compromissions sociales entre différents usagers, tout comme elle peut soulever des conflits, s’il y a remise en cause d’une partie des usagers. La principale question qui sera le fil conducteur de cette discussion, c’est comment concilier la gestion communautaire basée sur des droits prioritaires et des droits négocie des points d’eau avec la gestion publique, sans condition donc ouverts à tous les usagers. L’abreuvement du cheptel est assuré par les ressources de surfaces (fleuves, lacs, rivières, mini-barrages, marres et retenus collinaires), par les puits pastoraux (contre-puits, puits moderne, puits traditionnels et puisards) et par les forages (stations de pompages pastorales), principaux modes d’exploitation des eaux souterraines, déterminants en effet souvent l’accès à des fragiles pâturages indispensables aux troupeaux transhumants pendant la saison sèche. Dans la gestion des ressources pastorales, les normes sont en principe établies pour que leur accès ne souffre d’aucune ambigüité. Mais l’accès aux points d’eau et aux pâturages sont de nos jours au cœur des problèmes du foncier et hautement sensibles au Tchad. Nous devons répondre dans notre argumentaire à la question suivante : Comment accorder gestion traditionnelle des points d’eau pastoraux facilitant la régulation négociée de l’accès aux pâturages, avec le statut public des ouvrages qui pourrait s’accompagner d’un libre accès synonyme de concurrence ouverte entre usagers ? En effet, l’abreuvement du cheptel est assuré par les ressources de surfaces (fleuves, lacs, rivières, mini-barrages, mares et retenus collinaires), par les puits pastoraux (contre-puits, puits moderne, puits traditionnels et puisards) et par les forages (stations pastorales), principaux modes d’exploitation des eaux souterraines, déterminants en effet souvent l’accès à des fragiles pâturages indispensables aux troupeaux transhumants pendant la saison sèche. Dans les zones pastorales, la tradition de gestion des puits est très ancienne et relève de l’autorité traditionnelle qui fixe les conditions d’accès aux points d’eau pastoraux et de l’utilisation des puits (gestionnaire des puits et fourches désignés par le chef de canton ou le chef du village). En revanche, les conditions d’accès et d’utilisations des puits agropastoraux relèvent d’une gestion négociée entre les communautés bénéficiaires (éleveurs, agriculteurs). En fonction des proximités et des alliances, les principaux bénéficiaires s’accordent pour désigner les représentants dans le comité de gestion des points d’eau. Dans les deux cas, la question de l’accès aux ouvrages pastoraux reste associée à la question de l’accès aux pâturages. Au-delà des règles d’accès établis sur le papier dans le cadre de l’accès à l’eau dans les zones agropastorales, dans la pratique, en raison du débit de l’ouvrage (fort ou faible), il peut y avoir par endroits, une tendance à un détournement des règles d’accès. Une telle attitude d’appropriation d’un point d’eau et partant d’une zone de pâturage peut créer des conflits d’usage. Notre texte a pour objet d’identifier les problèmes liés à l’accès et à la gestion des points d’eau pastoraux qui sont les deux facteurs déterminants du Développement de l’Elevage d’où ils restent le centre d’intérêt et l’utilisation des pâturages environnant et en même temps de proposer des schémas des règles d’accès non exclusifs et non conflictuels.