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Conséquences du changement climatique sur l’insécurité foncière des éleveurs et implications pour l’adaptation des systèmes d’élevage au Tchad

Mian Oudanang Koussou, Koffi Alinon, Ibra Touré, Guillaume Duteurtre, Ahmed Mohamed Nadif (ACCEPT)

Les co-auteurs sont membres du consortium IRED/PPT/CIRAD en charge de la mise en œuvre du projet ACCEPT, un projet de recherche-action en partenariat (RAP) qui vise à contribuer au renforcement de la résilience des pasteurs et agro-pasteurs tchadiens dans un contexte de changement climatique. La présentation proposée capitalisera sur les premiers résultats du projet obtenus depuis son lancement en janvier 2020.

La position particulière de l’élevage pastoral mobile au regard du foncier est liée à la mobilité saisonnière des familles et des troupeaux. Cette mobilité, qui permet de faire face à la forte variation saisonnière des ressources fourragères et hydriques, nécessite des arrangements locaux avec les autres usagers du foncier. Or, ces arrangements locaux sont fragilisés par l’absence de cadre légal, par l’extension rapide des surfaces cultivées et par l’irrégularité des pluies liées au changement climatique. Afin d’accompagner l’adaptation des systèmes pastoraux à ce contexte, un premier bilan des connaissances a été réalisé. Il a souligné la très grande diversité des systèmes d’élevage, la fragilité des systèmes d’alimentation du bétail, et la complexité des mécanismes de prévention et de régulation des conflits. Pour affiner ce diagnostic et proposer des innovations, le projet a sélectionné 4 zones pilotes où sont conduites des actions de diagnostic et de co-conception d’innovations. Dans chacune des 4 zones, un diagnostic agropastoral a permis de mieux comprendre les spécificités locales. Dans le contexte Tchadien, le changement climatique ne se présente pas comme un bouleversement total mais comme l’imprévisibilité des chocs et des phénomènes climatiques intenses qui accentuent la carence de fourrages de qualité en saison sèche et début de saison des pluies. Il faut lier cette carence à l’expansion des fronts pionniers agricoles au détriment des terres de parcours. L’adaptation tant voulue face au changement climatique amène à moins viser les leviers biophysiques en-soi que les mutations socio anthropiques liées à l’effritement des conventions ancestrales d’utilisation commune des ressources.